Salgueiros : 100 ans d’histoire
in blogolo.fr 08/12/11, Alexandre Teixeira
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Créé le 8 décembre 1911, le Salgueiros a connu son âge d’or durant les années 90. Et fait partie de l’histoire d’un certain Zidane.
Vous avez lu le chapeau, et vous vous êtes demandé : « Mais qu’est-ce que Zidane a à voir avec le Salgueiros, caralho? » Patience, on y viendra.
A Porto, Salgueiros c’est le troisième club de la ville. Derrière le FC Porto et le Boavista. Il fut même la deuxième équipe de la ville durant les années 50. « Il avait de grandes rivalités avec le FC Porto », raconte Carlos Abreu, président du Salgueiros. « C’est un club populaire, avec beaucoup de sócios commerçants ».
Le Sport Comércio e Salgueiros s’est fondé il y a 100 ans, à l’origine sous le nom de Sport Grupo e Salgueiros, puis Sport Porto e Salgueiros en 1917 avant d’adopter ce nom en 1920, déjà pour résoudre une première crise financière. « La force du Salgueiros, c’est de toujours être capable de renverser les situations », explique Carlos Abreu.


Une chorale pour des sous
Au début, ils étaient trois gamins. Ils s’appelaient Joaninha, Anibal Jacinto et Antenor. Après avoir vu un Benfica-Porto, ils décidèrent de créer leur équipe. Tous les soirs, ils se réunissaient sous le lampadaire du 1.047, à l’angle des rues de la Constitution et de Salgueiros, pour discuter de leur ambitieux projet.
Sans le moindre sou, et à l’approche des fêtes de Noël, ils organisent une chorale, et chantent sous les balcons. Avec l’argent récolté, ils achètent un ballon. Lors d’une nouvelle réunion sous le lampadaire, ils adoptent la couleur rouge afin de se différencier du FC Porto.
Salgueiros dépucèle Zizou
Durant plusieurs décennies, le Salgueiros oscille entre la première et la deuxième division. Quelques brefs ascenseurs, pour mieux s’élever pour la suite. L’âge d’or, ce sont les années 90. En 90/91, le promu atteint la cinquième place, le meilleur classement de son histoire. Et s’offre ainsi un passage en coupe de l’UEFA.
L’adversaire, l’AS Cannes. En ce 19 septembre 1991, un gamin de 19 ans dispute son premier match de Coupe d’Europe. Personne ne sait mais il deviendra le meilleur joueur du monde. Il s’appelle Zinédine Zidane. A l’aller, au Bessa (le Vidal Pinheiro n’était pas réglementé pour accueillir ce match), Jorge Plácido inscrit l’unique but de la victoire. En France, Cannes s’impose 1-0 à la 85e et se qualifie aux tirs aux buts. Ca reste la seule participation du Salgueiros en Coupe d’Europe à ce jour.
Une équipe « do caraças » et la légende Abílio
C’est durant cette décennie que le Salgueiros connaît ses plus grands joueurs. Deco, Miklos Féher, Sá Pinto, Paulo Duarte, Pedro Espinha, Pedro Reis, Abílio… « C’était une équipe  »do caraças » » dit Carlos Abreu, nostalgique, en feuilletant un livre avec l’effectif de la saison 91/92. « Nikolic, quel joueur ! Fabuleux », s’exclame-t-il en regardant la photo du meneur de jeu Yougoslave.
Un autre joueur qui a marqué les esprits, c’est Abílio. Sur les côtés, il faisait vibrer tout le monde. A 43 ans, il a accepté pour bloGolo de nous raconter ses huit années passées de rouge vêtu. « C’était une grande famille. Un formidable esprit d’équipe, on la sentait, cette mystique du Salgueiros. Ce sont des moments que je n’oublierai jamais », dit-il.
« Tous les vendredis, on se réunissait pour aller déjeuner. Ca rapproche le groupe, c’était notre force », indique-t-il. Abílio a été à un péno de renvoyer le Salgueiros en Europe. C’était en 96/97. « C’était un match qu’on devait gagner contre Farense. A la dernière minute du match, je loupe mon péno et on fait 1-1. C’est dommage, cette année on avait gagné as Antas contre le FC Porto, et aussi 4-3 contre le Benfica à la Luz », se souvient-il.
« Deco, il n’avait rien à faire ici »

Abílio était aussi décisif sur le terrain que farceur dans les vestiaires. « Ah je me portais très mal », dit-il en riant. « J’avais l’habitude de mettre au-dessus de la porte des vestiaires un seau d’eau froide. Et un jour, il est tombé sur le coach, Filipovic, qui était en costard. Ah ! Il demandait à tout le monde qui c’était mais je crois qu’il a jamais su qui a fait ça. C’était dans l’esprit de groupe », raconte-t-il.
La légende salgueiriste a passé une saison avec une autre légende. Deco. C’était en 1998/1999. « Oh la la, lui il était au-dessus du normal. Dès le début ça s’est vu qu’il n’avait rien à faire ici », se souvient-il. 12 matchs, 2 buts en une saison avant de filer au FC Porto. De Deco, le président de l’époque, José António Linhares dira : « Le meilleur joueur du monde est passé par le Salgueiros. Et j’en suis très fier ».
Linhares, le mégalo
Linhares, justement. Président de 1995 à 2004, aujourd’hui décédé, il restera pour de nombreuses personnes comme celui qui a fait couler le Salgueiros. Joueurs surpayés, travaux pharaoniques (un stade de 12 000 places à plusieurs dizaines de millions d’euros), il laisse à l’actuelle direction des dettes de 17 millions d’euros envers le fisc, la sécu sociale et une trentaine de joueurs. Il fut d’ailleurs condamné en 2009 à trois ans de taule pour crime fiscal et abus de confiance.
2001/2002 sera l’ultime saison du Salgueiros en première division. La suivante, il se classe 6e en Liga de Honra mais se voit relégué en II divison B (D3). Branlée après branlée, avec son équipe de juniors, le Salgueiros décide de mettre fin à son activité sénior en 2004. Pour ré-exister aujourd’hui, sous l’appellation de Salgueiros 08. Tel un phenix qui renaît de ses cendres.
Alexandre Teixeira, à Porto

 Zidane, c’était un inconnu – Paulo Duarte

L’actuel sélectionneur du Burkina-Faso a porté les couleurs du SCS entre 1991 et 1993.
« Je ne garde que de bons souvenirs de mon passage au Salgueiros. C’était un vrai club de quartier. Un club à taille humaine. Et puis c’est là-bas que j’ai découcert la Liga et la Coupe d’Europe. » En 1991, l’ancien défenseur prenait part à au premier match européen du club. Un premier tour de Coupe de l’UEFA face à l’AS Cannes : « C’est une grande fierté de savoir qu’avec cette équipe on fait partie de l’histoire du Salgueiros. On avait remporté le match aller, au Bessa, grâce à un but de Jorge Placido. Au retour, on en prend un en toute fin de match par Oman-Biyik. Cannes n’était pas un club avec une grande réputation à l’époque mais il possédait des grands noms comme Asanovic, Luis Fernandez… » Et sur le banc, un certain Zinedine Zidane : « On ne savait pas qui c’était à cette époque. C »était un inconnu. ce n’est que bien plus tard qu’on a su qu’il était là. »



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